Henry’s House - Commodore 64

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Cormano
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Henry’s House - Commodore 64

Message par Cormano »

Henry’s House
1984
English Software
Commodore 64


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UN JEU ROYAL

En l’an de grâce 1984, au royaume de la perfide Albion, naquit le Prince Henry de Galles (communément appelé Harry, voire Riri ou Riton pour les intimes). Ni une ni deux, le très British publisher « English Software » demanda alors à Chris Murray qui travaillait sur son jeu « Home Sweet Home », de le renommer « Henry’s House » en lui apportant quelques modifications graphiques pour dédier le jeu au royal chérubin. Ce sens opportuniste du marketing, et un produit somme toute de qualité, ont offert au titre un certain succès, le faisant émerger de la myriade de productions à petit budget qui abondaient sur Commodore 64.

Le principe du jeu est très simple et parfaitement décrit par la notice :

Le petit Henri est le roi de sa maison. Il s'ennuie et se démène dans la maison. Soudain, il décide de faire du rangement. Ce qui est absolument nécessaire, car il y a des objets les plus absurdes qui traînent. Dans cette maison, il y a en tout huit pièces, chacune représentant un niveau. Pour passer d'une pièce à l'autre, il doit ramasser tous les objets sur son chemin et ensuite se rendre à la sortie. Henri ne stresse pas pendant le rangement, car il n'y a pas de limite de temps.

On est donc dans un classique jeu de plateformes à écrans fixes, que l’on résoudra en récupérant tous les objets présents ainsi qu’une clef qui n’apparaîtra qu’après avoir récupéré un objet en particulier, et enfin en rejoignant la sortie pour passer à l’écran successif.

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Graphiquement c’est assez cute, très coloré et bien lisible. Le petit Henry a une bonne bouille et un faux air de Mario avec sa salopette et sa casquette, mais ce sont surtout les nombreux éléments des décors qui rendent tout ça charmant. On est ici dans le monde imaginé par un bambin à partir de l’univers quotidien de sa maison (son château en l’occurrence), dans lequel tout semble disproportionné. Ainsi par exemple dans la pièce représentant la salle de bain, on trouve des savons, des ciseaux, des peignes et des coincoins de tailles relativement normales, mais aussi une baignoire, un tube de dentifrice et une éponge gigantesques en comparaison.
Ces incohérences graphiques, loin de nuire au jeu, lui confèrent une aura de fantaisie infantile qui colle parfaitement au thème du titre et lui apporte son charme.

La magie s’accentue encore quand tout cela s’anime. Pour rester sur l’exemple de la salle de bain, retirer un bouchon a pour effet de vider la baignoire, et prendre la clef qui s’y trouve fait apparaître une brosse à dent géante qui nettoie un dentier, introduisant à l’occasion un nouveau danger à éviter pour atteindre les objets manquants et la sortie.
Des petites idées sympathiques comme celle-ci, le jeu en est rempli, et c’est avec plaisir qu’on les découvre au fil de l’aventure, ne serait-ce que pour apprécier ce pixel-art simpliste mais joli, et les animations qui lui donnent vie.


« RULE, BRITANIA! »

Au niveau sonore on a droit à de petits bipbip variés qui représentent le bruit du coucou qui sort de l’horloge, du grille-pain qui éjecte les biscottes, de la goutte d’eau qui s’écrase, du biplan qui traverse l’écran de la salle des jouets et de tout un tas d’autre choses. C’est donc vivant au niveau auditif, mais il n’y a par contre pas de musique ingame, et c’est sans doute mieux  ainsi.
En revanche, chaque passage de niveau nous gratifie de la mélodie du thème de « Rule, Britania! » (merci Google de m’avoir fait retrouver le titre de ce classique de la musique royale britannique).

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L’« ANTI-MARIO »

Le gameplay, de type die’n’retry, combine action/plateformes et réflexion. Si celle-ci, qui consiste essentiellement à trouver le parcours optimal pour finir le niveau, ne pose pas de soucis particulier, il en est autrement en revanche pour la partie action. Malgré une apparence trompeuse, on est ici dans un « anti-Mario » : les sauts sont rigides, le personnage est terriblement fragile, il s’écrase en tombant d’une hauteur minuscule, meurt en touchant d’un simple pixel plein d’objets du décor pourtant apparemment inoffensifs comme un simple rideau… Ce gameplay n’a pas le côté « user friendly » des productions nippones qui ont standardisé le genre et peut surprendre, voir déplaire de prime abord. Mais en définitive on s’y fait très vite et on se concentre surtout sur ce qu’on a à faire, malgré cette maniabilité qui fait elle-même partie du challenge.


OISEAU DE MALHEUR

Le challenge en question se base surtout sur du timing ou du pixel-perfect pour les sauts ou les placements, un principe qui peut faire rager quand on meurt en boucle sur une obstacle, mais qui est gratifiant quand ça passe.

La difficulté toutefois n’est pas aussi élevée que ce que l’on peut penser au départ, et surtout le jeu n’est pas frustrant car les niveaux sont très courts, et en cas de mort on revient à celui en cours en quelques secondes pour retenter notre chance, fort de notre expérience accrue en matière de morts débiles. Avec un peu de patience, de prudence (il faut parfois s’arrêter un peu pour observer le pattern des objets), et un skill qui s’améliore naturellement au fil des essais, il n’y a rien de vraiment infaisable…

...Sauf peut-être au dernier niveau, la terrible et macabre « Room 08 », peuplée de fantômes et d’araignées menaçantes, dans lequel un oiseau maléfique traverse régulièrement l’écran pour nous infliger une mort à 99 % imparable, … A moins que, en utilisant certains objets… Je n’en dis pas plus pour vous laisser le découvrir :)

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Henry’s House est un titre particulièrement british, par son thème bien sûr, mais aussi par sa philosophie de gameplay. Il montre que malgré les carences techniques et professionnelles des studios européens de cette époque par rapport à leurs homologues japonais, de leur créativité naissaient parfois quelques perles « royales ». 40 ans plus tard, c’est encore un plaisir d’y rejouer ou même de le découvrir, et rien que pour ça, je tire mon chapeau (melon) à Chris Murray !

NB : A noter qu’un titre hommage, « Timo’s Castle », qui reprend le style et l’esprit de l’original, vient de sortir pour le quarantenaire du jeu, sur le toujours vaillant C64.
Dernière modification par Cormano le 24 déc. 2024 16:27, modifié 3 fois.

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dandyboh
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Message par dandyboh »

C'est chargé ! Il y a plein d'éléments sur les écrans, c'est chouette ! Ça me rappelle Cauldron 2, Manic Miner/Jet Set Willy et Montezuma's Revenge. C'est prometteur en tout cas !
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Cormano
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Message par Cormano »

Oui, c'est bien dans l'esprit de ces productions occidentales pour micro, souvent simplistes dans leur apparence et leur gameplay, mais qui réservent parfois de bonnes surprises et sont encore étonnamment fun à jouer (certains en tout cas). Faudrait que je retente Jet Set Willy qui fut un de mes premiers jeux sur Spectrum, je serais curieux de voir comment il a vieilli.

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