Bomber Raid (Master System, 1989)
Type de jeu
Meilleure émission interactive sur la Seconde Guerre mondiale de tous les temps. Enterre tous les documentaires de Discovery Channel.
Premier contact
J’avais quatre ou cinq ans ; les souvenirs détaillés à cet âge-là, compliqué. Mais je pense que Bomber Raid a débarqué à peu près en même temps que Psycho Fox chez mon père. Le jeu de tir plutôt pour lui, le jeu de plateforme plutôt pour moi. Au final, on aura squatté les deux à fond ensemble, et on y jouait encore quand le chant du cygne de cette brave Master System a sonné. Pas mal pour une console qui nous aura accompagnés jusqu'en 1995/96.
Retour sur expérience
OK, on ne tient pas là la plus moche des jaquettes Master System, mais assurément l'une des plus trompeuses. Alors qu'on nous promet d'incarner un bombardier furtif ultra high tech (en tout cas pour l'époque), quelle surprise de voir qu'en fait, on doit sauver le monde aux commandes d'un vieux bimoteur à hélices tout droit sorti de la guerre de quarante ! Bon, en vrai je m'en foutais, je ne me suis même jamais senti trahi. Pour moi, la boîte représentait l’un des types d’ennemis qu’on doit buter, rien de plus. De toute façon, on croisait tellement de trucs ultra ahurissants au cours d'une partie, que voir le mauvais avion dessiné sur la boîte, ça n'avait pas grande importance. Eh oui, on pilote peut-être un zinc de la WWII, mais les développeurs ont eu du mal à s'accorder sur une timeline précise concernant les ennemis. On nous envoie bien des avions un peu nazes à dégommer, mais aussi des engins bien plus modernes (et donc qui ressemblent beaucoup au bestiau de la jaquette ; continuez à nous narguer ouais), sans parler des boss comme le tank plus gros que l'écran, ou le destroyer long de dix kilomètres. Même les capsules refermant les bonus, tiens ; des capsules qu'on dirait tout droit sorties d'un très très vieux film d'extraterrestres. Ah et les autres trucs non identifiés qui se rassemblent en blocs compacts ; je les appelais les appareils photo. Non et puis, notre Bomber à nous, faut voir ce qu'il envoie quand il a ingurgité quelques bonus à sa puissance d’arme ! Ses tirs surpuissants, là, ils n'ont pas l'air très contemporains des Panzer III et des V2. Bon, encore une fois, je me fichais totalement de tout ça. Quand j’atteignais le seuil maximum de puissance d'arme (que j’appelais les missiles batman, et qui arrêtent aussi les projectiles ennemis), la vitesse à fond et les deux petits compagnons, je me sentais vraiment bourrin. D'ailleurs je les mettais toujours en position 2, mes bébés avions à mes côtés. Je trouvais qu'ils explosaient beaucoup moins souvent comme ça.
Flashback spécial ambiance
Mouais… je dois bien avouer qu'en termes de DA et de diversité de décors, Bomber Raid ne fait pas couler beaucoup de bateaux d'encre. On s'emmerde assez vite là-dedans ! Un stage avec pas mal d’eau, un stage avec beaucoup de terre, un autre avec tout plein d’eau, le suivant avec ENCORE plus d’eau, et le dernier avec des nuages partout pour masquer le fait, euh bah qu’il y a toujours de l’eau sous nos ailes. En plus, comme la difficulté relativement pas trop abusée nous permet parfois de relâcher notre attention, bah on le remarque vite, qu’il y a trop d’eau. Heureusement, je me rattrapais sur les armes ! Enfin les évolutions du missile de base. Je leur avais toutes donné un nom. Le trait, le grand trait, le sucre d'orge, la lune, le “brolom-brolom” en raison du bruit qu'il faisait, le double sucre, et enfin le batman. Le missile ultime qu’on peut choper dès la seconde moitié du deuxième niveau, assez vite quoi, et qui permet de déglinguer un peu tout ce qui nous attaque assez facilement. En plus de supprimer certaines attaques ennemies, donc.
Réécoute de la bande-son
Pour une fois, je ne vais pas dire que l'OST sauve le reste, mais plutôt inverse. À part la musique du menu principal, une seule s'occupe d'accompagner les quatre premiers niveaux. Pareil pour les boss ; tous abonnés au même thème, allez ! Le stage final a droit à sa propre compo, et le boss aussi, même si on pourrait parler de simple remix, plutôt que de vrai titre inédit. Côté mélodique et sonore, ça n'envoie pas trois bombes dans les pattes d’un canard non plus. Sans la nostalgie, je me demande bien ce que je leur trouverais, à ces morceaux. L'intro colle bien à la vibe militaire, cela dit. Et pour les boss, on nous sert un truc alarmiste, quoique pas super agréable. La musique des premiers niveaux, on la fait écouter à l'aveugle, je crois que personne ne trouve que ça vient d'un shoot d'avions. Perso, j'aurais répondu un truc genre cueillette de champignons en forêt. Mais forêt pas très propre, avec bouts de pneus et bouteilles de bière cassées un peu partout, et champignons pas super bons.
Bomber Raid - Regular Stage
Moment Nostalgie
Autant je crois avoir adoré Psycho Fox au-delà du raisonnable, autant je pourrais dire la même chose de Bomber Raid. Si je me cantonne à la Master System, le temps de jeu passé sur ces deux titres doit allègrement éclater le temps de tous les autres réunis. Et pourtant, il y avait de quoi s’amuser aussi avec le reste (Rocky, Astérix, Castle of Illusion ou After Burner, entre autres). Mais si on a enchaîné les plateformers, on n'a jamais cherché à se procurer un seul autre shoot, vertical ou horizontal. Comme quoi, il se suffisait à lui-même. Peut-être juste qu'il était parfaitement dosé au niveau de la difficulté pour moi. J'ai réussi à le terminer plusieurs fois, à partir de mes six ou sept ans… Oui, jeu trop facile pour le commun des mortels. Pour un gamin pas hyper doué pour finir ses jeux ça n'aurait pas pu mieux tomber.
Instant le plus stylé
Balancer les trois bombes dont on dispose pour vaporiser tout l’écran ! Ah non, elles ne vaporisent pas grand chose en fait. Je ne m’en servais presque jamais de ces bombes, en fait. Le jeu s’appelle Bomber Raid quand même.
