
Ocarina of Time, sorti le 12 décembre 1998 en France. Sortie quasiment simultanée au niveau mondial (très rare à l'epoque). Je pense que tout a été dit 1000 fois sur ce jeu. Chaque mécanisme a été décortiqué et analysé autant de fois que faire se peut.
Donc j'vais pas vraiment faire un test, plutôt faire comme Paulemile et parler de mes émotions envers ce jeu.
Et ça a commencé bien avant sa sortie. Je pense que c'est LE jeu que j'ai le plus attendu de ma vie. Chaque mois, quand j'achetais mon magazine de jeu vidéo, mon frère et moi cherchions avidement toutes nouvelles informations sur ce jeu. Au final entre les premieres superbes images et la sortie du jeu, il a dû se derouler 2 ans maximum. Deux années extrêmement longues. C'est long une année quand t'as 11-12 ans.
Faut dire que ce jeu, on nous l'annonçait totalement comme le messie. Il avait l'air putain de beau. Épique au possible. On sentait la future légende.

Une image de Zelda qui circulait beaucoup dans les années precedant sa sortie. Au final il sera encore plus beau.
J'ai même souvenir d'une cassette video de promotion de jeu N64 avec un trailer de cinq vraies minutes sur ce Zelda avec une musique épique de fou, on a bavé partout devant dans le salon avec mon frère, plus besoin de serpiller. Si vous avez vous aussi attendu avidement ce jeu à l'époque, impossible que ça vous fasse pas quelque chose :
C'est le premier jeu dont j'ai entendu parler qu'il créait des queues devant les magasins en France. Le premier dont j'entendais qu'il avait provoqué des mises en congés d'entreprises entières le temps de le finir.
Bien entendu on l'a réclamé pour Noël 1998 avec mon frère. On espérait l'avoir tout en se préparant à ce que ça soit pas le cas, tant on parlait partout de rupture de stocks tout ça. Et on l'a eu.
Au final, et tout les politiciens devraient s'en inspirer, ce jeu a largement tenu toutes ses promesses.

Dès le début, on a totalement halluciné. Bordel que c'était beau. Et pourtant quand on l'a eu ce jeu (Noël 1998), j'étais déjà PC-iste depuis un moment. Mais la N64 me semblait cracher ses tripes pour ce jeu. Puis ce design de fou. Le combo du charme et de la beauté quoi.
Comme pour Mario 64, un truc qui m'a vraiment marqué dès le départ avec ce jeu, c'est à quel point on faisait ce qu'on voulait de Link avec le pad N64 dans les mains. Les premiers ennemis un peu agiles arrivent dès le deuxième donjon, et vraiment, on se bat dans ce jeu. On esquive, on pare des coups avec le bouclier, on attaque de taille ou d'estoc, sans perdre de vue l'ennemi grace au système de lock. Du grand art.

Un ennemi agile.
Je me rappelle, après avoir fini l'arbre mojo, la première fois que la plaine d'Hyrule se devoile vraiment à nous. Bon dieu mais cette immensité (un peu gâchée par ce connard de hibou certes) . Et, incroyable, un cycle jour/nuit. Un peu trop rapide à mon goût, mais c'est dingue quand même.
La première fois qu'on entre dans la zone du lac Hylia, pareil, ma mâchoire s'est décrochée devant tant de beauté. Jamais j'avais vu une eau pareille. Ça donnait soif. Ça donnait envie de se baigner. Incroyable.
Me rappelle, ça devait être quelques semaines après avoir commencé le jeu. On était chez des potes à mes parents. Ils avaient des gosses en gros de nos âges avec qui on était très amis, dont une fille un peu plus âgée que moi qui en avait rien à cirer des jeu vidéo (truc de gamins, disait elle du haut de ses 14 ans et demi) mais ses petits frères avaient une N64 (mais pas Zelda), donc on avait amené la cartouche. Et Ben c'est cette journée la qu'on a débloqué la jument Epona. Et ben ma pote, insensible aux Jeux video, a hurlée de joie comme une patriote devant un but de la France en Coupe du Monde de football.

Je me rappelle avoir passé des heures et des heures avec mon frère à balancer des bombes partout en espérant débloquer un passage secret (et ouais c'était avant de chopper le monocle de vérité).
Des heures dans toutes les boutiques du bourg à essayer de chopper un carquois plus grand, un sac de graines plus grand, tout en plus grand.
Je me rappelle qu'on essayait de refaire des musiques célèbres à l'ocarina. Bon les notes étaient limitées, mais y'avait des possibilités. Genre Smoke on the Water de Deep Purple.
Je me rappelle aussi qu'on a passé des heures dans le cabanon de pêcheur du lac Hylia, juste à pêcher. Un poisson chacun, et on s'echangeait la manette.

Peuchère
Et cette quête principale p'tain. Link et son enfance v(i)olée, littéralement. La solitude ressentie quand les gens parlent du petit garçon sans le reconnaître en vous.
Je me rappelle la chasse aux skulltula d'or partout dans Hyrule quitte à retourner plusieurs fois dans chaque donjon déjà accomplis. La chasse aux quarts de coeur
Je me rappelle de ce sentiment de fierté quand je bouclais certaines énigmes de donjons. Ou comment certains boss m'impressionnaient. Ce sentiment qu'on était le seul à pouvoir sauver Hyrule, d'avoir le destin du monde sur nos épaules.
Je me rappelle qu'on s'était persuadé qu'il y avait une grotte cachée dans le Domaine Zora, et qu'on a essayé des heures d'y parvenir (c'était juste un putain de creux dans la roche en fait).
Je me rappelle tout le temps à galoper sur le dos d'Epona. Son saut majestueux par dessus le pont détruit menant à la vallée Gerudo. Je me rappelle ma dextérité à l'arc, capable de mettre dans le mille à chaque fois depuis le dos de ma monture.
Et les magies. Et les flèches. Toutes dispensables ou presque, mais tellement utiles.
Et je me rappelle Sheik, ma méfiance à son égard. Il cache quoi ce bonhomme ? Jusqu'à la révélation de son identité, trop fort.
Je me rappelle de tout ce jeu par coeur. Jusqu'à la fin. Ma victoire contre Ganondorf. Le château qui s'effondre. Et la bête qui emerge des ruines.

La bête
Bref. Ocarina of Time m'a profondément marqué. J'avais bien un ou deux petits regrets, pas grand chose. Genre les rubis (la monnaie du jeu) étaient plutôt inutiles au final, tant la majorité de ce qu'on trouvait en magasin se trouvait juste en coupant de l'herbe (la pollution d'Hyrule, ce fléau, impossible de couper 10 brins d'herbe sans y trouver flèches, bombes et potions). Je trouvais qu'il manquait une plage et un environnement enneigé aussi dans le jeu, qui au final seront dans Majora's Mask. Et Navi et le hibou étaient chiants quand même, on va pas se mentir.
Pour chipoter de chipoter, ça fait 25 ans que j'ai le champ des tempêtes pas très loin dans le cerveau, qui re-emerge de temps en temps. Grrrr.
Mais je crois que jamais je n'ai fini autant de fois un jeu de cette ampleur. Oh j'ai du boucler une dizaine de fois La Légende de Thor ou Super Mario Bros 3 mais ils se finissaient en 2-3h max aussi. Ocarina of Time, sans chercher à le speedrun c'est des dizaines d'heures, et j'ai du le finir 10 fois avant de quitter mes parents (en 2004) et depuis j'ai jamais laissé passer 5 ans sans le refaire.
La présence de son remake sur 3DS est une des deux raisons pour laquelle je bavais sur la 3DS depuis sa sortie (l'autre raison étant le remake de Majora's Mask).
Un des plus grand jeu auquel j'ai jamais joué. Non seulement je savais que je jouais à un excellent jeu, mais j'étais conscient de jouer à un jeu qui resterait dans les esprits, et qui serait toujours aussi légendaire dans le futur. Et l'histoire m'a donné raison. Ocarina of Time n'est pas qu'un excellent jeu. C'est une légende.