Pochette:
Réalisateur(s): Howard Hawks
Scénariste(s): Charles Lederer d'après Joseph Fields et Anita Loos
Acteurs: Marilyn Monroe, Jane Russell
Compositeur: Jule Styne, Eliot Daniel et Lionel Newman
Date de sortie: 1953 - USA

 

 

Basé sur une comédie musicale de Broadway, le réalisateur Howard Hawks signe là l'un de ses meilleurs films. Les Hommes préfèrent les blondes est une comédie musicale particulièrement pétillante, où se distinguent les deux actrices très glamours de l'époque que sont Jane Russell et Marilyn Monroe. Les deux comédiennes sont incontestablement l'atout majeur du film et Howard Hawks en tire parfaitement partie.

Les meilleures amies Lorelei Lee (Marilyn Monroe) et Dorothy Shaw (Jane Russell) sont deux chanteuses de cabaret qui, lors d’une croisière transatlantique, s'embarquent pour Paris. Si la blonde Lorelei, d'apparence naïve, est attirée par les diamants et les hommes riches, la brune Dorothy, qui semble être plus réfléchie, est plutôt du genre "croqueuse d'homme". Lors de leur long voyage en bateau, elles croiseront de nombreux hommes qui vont tomber amoureux d'elles, le séduisant détective privé Malone (Elliot Reid), un marchant de diamants fortuné et âgé Piggy (Charles Coburn) et y compris toute l’équipe olympique américaine.

Quiconque qui considère Marilyn Monroe comme une blonde stupide, a certainement vu ce film. Oui, à première vue Lorelei Lee est une blonde sans cervelle, qui accumule les idioties tels que "Pardon me, please, is this the boat to Europe, France ?". Mais à y regarder de plus près, cette fille n’est pas sans cervelle et sait ce qu'elle veut. Aspect plutôt remarquable pour une époque très puritaine et patriarcale, Lorelei et Dorothy (jouée par la très sous-estimée Jane Russell) font les choses selon leurs propres termes. Et quand Lorelei se la joue "stupide", en réalité c’est parce qu’elle sait que c’est ce que les hommes attendent d'elle et a "l'intelligence" de l’utiliser à son avantage.

Avant toutes choses, Les hommes préfèrent les blondes est une comédie musicale amusante ! C’est clairement un film de l’école des comédies musicales de la Fox, plutôt que de la MGM. La MGM se spécialisait plutôt pour les comédies musicales "nobles" (Chantons sous la pluie, Le Magicien d'Oz et Un américain à Paris), tandis que celles de la Fox étaient plus "vulgaires" (La Joyeuse Parade). Dès le numéro d’ouverture "Two Little Girls from Little Rock", nous savons que nous sommes devant un spectacle visuellement opulent et riche, en témoigne la palette de couleurs noire, rouge et bleue.

Le film enchaine les situations cocasses et fort amusantes, qui joue avec les sous-entendus sexuels. Après divers mésaventures, Lorelei et Dorothy se retrouvent finalement bloquées à Paris. Et c’est là que Marilyn Monroe donne son avant-dernière performance, la légendaire prestation musicale "Diamonds are a Girl’s Best Friend". Encore aujourd’hui, après des dizaines de parodies et d’hommages, cette performance captive. Et c’est particulièrement génial d’avoir Maryline Monroe et Jane Russell qui chantent la plupart des chansons. Qui plus est, elles partagent l'affiche avec le toujours très bon Charles Coburn, très a l'aise ici dans le rôle du vieux riche.

Marilyn Monroe n’est jamais rien de moins qu’adorable. Elle n’est pas une simple mangeuse d’hommes, uniquement attirée par l'argent. Elle veut de jolies choses certes et sait comment les obtenir, mais pas au détriment des bons sentiments et de la gentillesse. Le message peut paraitre quelque peu niais et sirupeux, mais il n'est pas pour le moins à propos. Mention spéciale pour Jane Russell qui a l'intelligence de se mettre au service du film. Il aurait été très facile pour elle de s'effacer complètement derrière Maryline Monroe, ou de pousser trop fort le curseur pour son propre intérêt. Sagement, Jane Russell ne fait ni l’un ni l’autre. Elle s'oriente vers la performance comique sans effort au service de la camaraderie, en ressort un merveilleux sentiment de fraternité au féminin dans ses scènes avec Maryline Monroe.

Howard Hawks nous offre une comédie musicale fun et amusante, montrant une fois de plus sa capacité à jongler avec tous les genres (film noir, film de gangsters, western ...). Et même si on a pas affaire à un chef d'œuvre absolu du genre, le film se révèle être un petit bijou comique et musical. Le somme des genres est plus grand que ses parties (les chansons en elles-mêmes ne sont pas inoubliables et la comédie est parfois surjouée), mais vous ne pouvez pas nier sa valeur de divertissement pur. C’est un exemple parfait de la puissance des étoiles (Maryline Monroe et Jane Russell) transformant les strass en diamants. Quant à Maryline Monroe, qui est au centre de toutes les attentions, son magnétisme est indéniable. Sa personnalité pétillante surpasse même celle de Jane Russell.

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